Le fondateur
André Simonart

Ses travaux de recherche ont porté notamment sur le système cholinergique, le métabolisme et l'action de l'acétylcholine. A cette époque, il décrit les effets de certains médicaments agissant comme précurseurs cholinergiques et étudie les antagonistes de l'acétylcholine, muscariniques et nicotiniques. Comme l'a déclaré le professeur Maloteaux : « C'est le début de la pharmacologie moderne, qui se caractérise par une compréhension toujours plus précise de la manière dont les médicaments agissent sur les tissus cibles au niveau moléculaire et comment ils modifient ainsi les mécanismes physiologiques et peuvent être utiles en thérapeutique ». (1)

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Il a laissé une liste impressionnante de publications scientifiques (250) et d'études (100), qui reprennent les travaux de ses collègues (2).  L'une de ses remarquables contributions scientifiques est son traité «Eléments de Pharmacodynamie et de Thérapeutique » (3) qui a été utilisé par les étudiants en médecine pendant une trentaine d'années. Sa valeur didactique exceptionnelle lui a valu d'être réédité sept fois entre 1937 et 1967, traduit en néerlandais et utilisé par plusieurs universités.

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André Simonart a été membre correspondant de l'Académie Royale de Médecine de Belgique à partir de 1948, et en est devenu membre titulaire en 1960. Il a également été membre fondateur et président de nombreuses sociétés savantes, dont l'Association Belge de Pharmacothérapie, l'Association Belge de Physiologie, etc. Il a présidé la Commission des spécialités au ministère du Travail et d'autres comités. Il a également été directeur du laboratoire de thérapeutique expérimentale de l'Université de Louvain.

 

Soucieux de diffuser les derniers développements thérapeutiques auprès des praticiens, à une époque où la formation continue était rare, il fonde et édite la « Leuven Geneeskundig Tijdschrift » et édite également la « Revue Médicale de Louvain ».

 

La vie du professeur André Simonart a également été marquée par la souffrance. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté par les nazis qui occupent la Belgique et emprisonné dans les camps de concentration de Breendonk (Belgique) et de Buchenwald (Allemagne). Condamné aux travaux forcés, il aide d'autres prisonniers grâce à ses connaissances médicales. Dans son éloge funèbre à l'Académie de médecine, le professeur Charles Mertens de Wilmars a souligné combien le professeur Simonart, en tant que résistant, était modeste quant à son héroïsme, repoussé par la vindicte et grand défenseur de la vérité. Après la guerre, le Parlement belge a créé le Mémorial du Fort de Breendonk afin d'informer les jeunes. Le Roi Baudouin a nommé le professeur André Simonart président du Mémorial et il a été réélu à de nombreuses reprises. Aux dires de ses pairs, il a assumé cette fonction de manière exemplaire pendant près de 30 ans. Lorsqu'on lui a conféré son titre émérite, le professeur Lévy a aussi dit du professeur Simonart : « Pour servir son pays comme il l'a fait, il faut souffrir et avoir compris. Par fidélité à son idéal, il a dû affronter les tueurs de cet idéalisme. Il devait rester clairvoyant, quel que soit l'éblouissement dont il était pénétré ». (4)

 

Au-delà de sa vie publique, le professeur André Simonart était également marié et père de 10 enfants.

Comme le précise Charles Mertens de Wilmars, le professeur André Simonart a reçu son titre émérite en 1969 lors d'une session académique mémorable, dont l'enthousiasme et l'humour en disaient long sur l'admiration et l'affection dans lesquelles l'homme, son œuvre et sa vie étaient tenus, par le tout le pays. (5)

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Passionné par la recherche pharmacologique et soucieux de continuer à encourager le développement d'une pharmacologie encore balbutiante, le professeur André Simonart décide d'affecter les fonds reçus lorsqu'il devient professeur émérite à la création d'une fondation visant à encourager et promouvoir les travaux de pharmacologie entrepris par les étudiants de la KU Leuven et de l'UCLouvain. À ses yeux, les deux facultés étaient liées puisqu'il y enseignait en français et en néerlandais. Il a présidé la Fondation jusqu'à sa mort en 1992.

Portés par ses valeurs et sa passion, ses enfants et petits-enfants ont repris le flambeau. Son fils aîné, le baron Hubert Simonart, en est l'actuel président. Il est assisté de trois autres membres de sa famille, deux professeurs de la KUL et deux professeurs de l'UCL.